Lexique campanaire

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A

Analyse musicale : analyse des différents partiels musicaux d’une cloche ou de l’ensemble des cloches d’une sonnerie. Les résultats, donnés en Hertz ou avec les notes musicales  (nos analyses sont réalisées avec le La de références à 435 Hertz) permettent de définir la note exacte produite par chaque cloche au seizième de demi-ton près.

Analyse vibratoire : enregistrement et étude des mouvements anormaux d’un clocher provoqués par la sonnerie en volée des cloches afin d’établir une solution technique pour remédier au problème. Les analyses vibratoires dynamiques que nous proposons comprennent la mesure de la fréquence propre du clocher et la mesure des vibrations produites par chacune des cloches et par l’ensemble des cloches en mouvement. Cette analyse permet de définir si le clocher entre en résonance avec l’une des fréquences du mouvement des cloches, ce qui nous permet de définir les travaux nécessaires pour supprimer le mouvement de la tour ( remplacement des équipements, installation de contrepoids, travaux sur le beffroi…) .

Angélus : sonnerie de dévotion qui retentit trois fois par jour, le matin, à midi et le soir.  Sonnerie créée à l’origine uniquement le soir, puis le soir à partir du XIVème siècle et enfin à midi à partir du XVème siècle pour prier spécialement pour la paix.  Le nom de cette sonnerie provient du début du premier des trois versets qui la compose : « Angelus Domini nuntiavit Mariae » ce qui signifie « l’Ange du Seigneur a apporté l’Annonce à Marie ». Dans cette prière on fait mémoire de l’Annonciation et de l’Incarnation d’un Christ.

La sonnerie elle-même est assez variable selon les régions, on y retrouve souvent une séquence de trois fois trois tintements, suivis d’une sonnerie en volée, ce qui correspond au trois versets et répons, suivis de la prière.

Pendant le Temps Pascal (de Pâques à la Pentecôte inclusivement) la récitation de la prière de l’Angélus est remplacée par la récitation de l’antienne mariale Regina Caeli ( Reine du Ciel réjouis toi, alléluia !)

 

Annonce du dimanche : sonnerie festive de plusieurs cloches en volée, tirant son origine dans la sonnerie monastique des premières vêpres, et destinée à annoncer l’importance du dimanche ou d’une solennité.  Bien conservée dans certaines régions, cette sonnerie retentit par exemple le samedi à des horaires variables en Alsace. Autre exemple, en Lorraine, ce sont les angélus du samedi soir et du dimanche qui sont sonnés avec toutes les cloches et qui remplissent cette fonction. 

B

Battant : accessoire d’une cloche réalisée de préférence en acier forgé, et suspendu à l’intérieur de la cloche. Le battant est constitué de plusieurs parties à savoir la feuille (partie plate à son extrémité haute par laquelle il est suspendu dans la cloche), le fut (partie intermédiaire allongée et fine), la boule (partie renflée qui vient frapper la cloche lors de la sonnerie) et la chasse (extrémité basse de dimension variable qui permet au battant de prendre l’élan nécessaire lors de la sonnerie en volée pour venir frapper les bords de la cloche). Le battant doit présenter une dureté plus faible que celle du bronze de la cloche afin d’en éviter l’usure prématurée et il doit frapper la cloche au point précis où elle est la plus épaisse afin d’obtenir une sonnerie de qualité et ne pas risquer de la fêler.

Baudrier : pièce formée de plusieurs épaisseurs de cuir (cuir véritable épais) qui fait la liaison entre la cloche et son battant tout en permettant le mouvement du battant lors de la sonnerie en volée.  

Beffroi : ouvrage de charpente, le plus souvent en bois de chêne (parfois métallique) dans lequel sont suspendues des cloches. Conçu pour permettre le balancement de ces cloches, le beffroi permet également de dissiper les vibrations exercées par la sonnerie tout en déviant les poussées horizontales en poussées verticales sur les appuis prévus à cet effet, de sorte à ne pas exercer de pression horizontale sur la maçonnerie du clocher.

Bélière : anneau métallique inséré dans le cerveau de la cloche (à l’intérieur) et sur lequel vient se fixer le battant au moyen du baudrier.  Cet anneau peut être fixe, dans ce cas il est mis en place dans le moule de la cloche avant sa coulée et est définitivement enchâssé dans le bronze de la cloche, ou mobile pour les cloches plus récentes et alors fixé à l’intérieur de la cloche à l’aide d’une tige passant par un orifice prévu à cet effet dans la couronne de la cloche.    

Boiter : se dit d’une cloche qui ne sonne pas régulièrement lorsqu’elle est mise en volée, à cause d’un défaut de motorisation ou d’un problème sur ses équipements.          

Bourdon : la plus grande et la plus grave des cloches d’une sonnerie. Pour certains auteurs, la cloche doit peser au moins deux tonnes pour mériter ce qualificatif, mais il n’y a pas de norme définie pour cet usage.

C

Chape de sécurité : pièce métallique en acier forgé en forme de U, ajustée sur le baudrier du battant et fixée elle-aussi dans la bélière de la cloche. Cette pièce permet d’assurer une sécurité supplémentaire en cas d’usure ou de défectuosité du baudrier. Ainsi le battant ne risque pas de frapper la cloche trop bas ce qui risquerait de la fêler, ou de chuter en cas de rupture du baudrier 

Campanaire : adjectif relatif à ce qui a trait aux cloches. Vient du mot latin « campana » qui signifie « cloche ».

Carillon : ensemble de cloches accordées musicalement et disposées de manière à pouvoir être jouées avec un clavier ou un système automatisé. Par extension, ensemble de cloche de façon générale. 

Cerveau : partie supérieure de la cloche située sous les anses.      

Cloche : instrument de musique idiophone (qui produit le son par le matériau même qui compose l’instrument) de la famille des percussions, en métal creux et évasé. Elle est généralement composée de bronze (appelé aussi airain) alliage composé de 78 % de cuivre et de 22 % d’étain. La forme des cloches a évolué au cours de l’histoire pour se fixer dans sa forme actuelle dès le moyen-âge. En plus de sa fonction d’instrument de musique et de son rôle liturgique, la cloche a de tout temps été utilisée comme moyen de communication pour avertir la population des différents évènements de la cité. (tocsin, couvre feu…)

Couvre-feu : sonnerie quotidienne d’une cloche en volée assez tard dans la soirée, autrefois destinée à inviter la population à regagner sa demeure et à couvrir les braises du foyer pour éviter un incendie pendant la nuit. Cette sonnerie reste encore aujourd’hui en vigueur dans plusieurs clochers et tour civiles (cathédrale de Metz, cathédrale de Strasbourg…).

Couronne : ensemble des anses sur le sommet de la cloche et permettant sa suspension sur le joug au moyen de ferrures (brides de suspension). La couronne est coulée d’une seule pièce avec la cloche dont elle fait partie intégrante.

E

Électrification : synonyme pour les cloches d’automatisation. Processus par lequel les cloches d’une église ou d’un autre bâtiment sont équipées d’un système électrique pour sonner de façon automatique. voir la page électrification de cloches

Equilibré : un des modes de sonnerie d’une cloche en volée. L’axe de rotation de la cloche est situé au niveau des anses ou légèrement au-dessus. La cloche est équipée d’un joug très important, aussi haut qu’elle. Lors de son balancement, le battant retombe vers le bord bas de la cloche. Le rendement sonore est moins important mais les poussées sur les appuis sont réduites. Mode de sonnerie que l’on retrouve essentiellement dans le Sud de la France et particulièrement pour les cloches installées en fenêtre.

F

Fêlure : rupture du bronze d’une cloche entraînant le changement du son et la perte de résonance. Une fêlure peut toutefois se réparer par l’opération de soudure à chaud.

Fil de tiré : fil en inox permettant de relier une horloge mécanique ou un motoréducteur au marteau à frappe lâchée.

G

Glas : Sonnerie funèbre, exécutée à l’occasion d’obsèques ou pour annoncer un décès. Cette sonnerie est extrêmement variable d’une région à l’autre.

Guide-corde : éléments creux en bois, verre ou porcelaine, insérés dans un plancher, permettant le passage des cordes pour la sonnerie manuelle des cloches en évitant les frottements avec les plancher qui pourraient user prématurément les cordes. 

H

Horloge mère : horloge électronique qui pilote l’automatisation des sonnerie et le mouvement des aiguilles des cadrans, peut servir également de tableau de commande pour lancer les sonneries des cloches en mode manuel.

J

Joug : appelé aussi parfois « mouton ». Élément sur lequel est fixée la cloche au moyen de ferrures (brides de suspension) et qui vient prendre appui sur le beffroi par l’intermédiaire de paliers (aujourd’hui à roulements à billes) pour permettre le balancement de la cloche. Traditionnellement réalisé en bois de chêne, plus rarement en acier ou en fonte, les proportions du joug par rapport à la cloche permettent d’équilibrer l’ensemble en mouvement lors de la sonnerie en volée et de définir le mode de sonnerie. La forme du joug peut varier selon le mode de sonnerie de la cloche et selon les traditions campanaires locales. Certains fondeurs (comme Edel ou Causard par exemple) proposent pour leur cloche une forme de joug caractéristique de leur production.

L

Lancé-franc : un des modes de sonnerie d’une cloche en volée. L’axe de rotation de la cloche est situé au niveau des anses ou légèrement au-dessus. Lors de son balancement, le battant est projeté vers le bord haut de la cloche. Ce mode de sonnerie présente le meilleur rendement sonore, toutefois les poussées sur les appuis de la cloche sont très importantes.

M

Marteau à frappe lâchée : marteau actionné par une horloge mécanique (ou par un moteur électrique de tirage) qui permet le tintement d’une cloche, généralement pour les sonneries horaires. Le marteau repose sur une lame ressort qui le maintient légèrement écarté de la cloche en temps normal, lors de la sonnerie, le marteau est tiré vers le haut puis lâché, il retombe sous son propre poids et vient tinter la cloche en forçant sur la lame ressort qui l’écarte à nouveau immédiatement de la cloche. C’est le mode de tintement optimal au poids de vue mécanique et acoustique mais il ne permet pas des répétitions rapides des tintements.  

Mémoire de la Passion :  sonnerie de la plus grande cloche d’une église, chaque vendredi à 15h00 ( sauf les solennités et Vendredi-Saint) pour faire mémoire de la mort du Christ sur la croix. Cette sonnerie a été instituée dans le diocèse de Metz au XVème siècle.  

Motoréducteur : moteur électrique de tirage permettant d’électrifier et d’automatiser tout en le conservant le système de marteau à frappe lâchée d’une horloge mécanique.

N

Note au coup : note théorique qualifiant la note de musique globale produite par la cloche. Elle est généralement définie en rabaissant théoriquement d’une octave le partiel réel de l’octave aiguë.  

Norme de Limbourg : Normes allemandes, utilisées par les fondeurs en France car n’ayant pas d’équivalent français, indiquant les caractéristiques musicales idéales que doit présenter une cloche neuve. 

O

Ordonnance de sonnerie :  tableau indiquant l’ensembles des sonneries avec le détail des cloches utilisées et de la durée de sonnerie, pour tous les évènements de l’année et pour les temps liturgiques

P

Partiels ( ou notes partielles) : ensemble des sons produits par une cloches et pouvant être analysé dans le cadre de l’analyse musicale. On retient ordinairement cinq partiels dans le cadre de cette analyse, ces notes pouvant être perçues par l’oreille humaine. Il s’agit de l’octave grave, appelée également hum, de la fondamentale, appelée également prime, de la tierce mineure, de la quinte et de l’octave aigue appelée nominale. Il ne s’agit pas d’harmoniques produites par démultiplication d’une note originelle de la cloche mais bien de sons différents produits par différentes parties de la cloche.  

Plenum : sonnerie simultanée de toutes les cloches de volée d’un ensemble campanaire.  

Poids-moteurs : poids reliés à un mécanisme d’horloge et permettant le fonctionnement de ses différents mouvements (mouvement horaire, sonnerie des heures ou des quarts)

R

Refonte : opération consistant à créer une cloche neuve en utilisant le métal d’une cloche existante, endommagée ou défectueuse.  Cette opération est proscrite pour les cloches historiques qui doivent absolument être conservées.

Rétrograde : un des modes de sonnerie d’une cloche en volée. L’axe de rotation de la cloche est situé environ un tiers de la cloche sous la couronne. La cloche est équipée d’un joug cintré.  Lors de son balancement, le battant retombe vers le bord bas de la cloche. Le rendement sonore est moins important mais les poussées sur les appuis sont réduites comme pour la sonnerie en mode équilibré.

Rétro-lancé : un des modes de sonnerie d’une cloche en volée. La cloche est équipée d’un joug cintré comme la sonnerie rétrograde mais le battant est doté d’un contrepoids qui le projette vers le haute de la cloche lors de la sonnerie. Les poussées sur les appuis sont réduites mais le résultat sonore est moyen et le rythme de la sonnerie n’est pas naturel, la cloche s’use de façon importante à son poids de frappe à cause de la force supplémentaire produite par le contrepoids du battant.  

S

Sonnerie : ensemble des cloches installées dans un clocher et pouvant sonner ensemble ou séparément. Exemple : une sonnerie de trois cloches.  

Soudure à chaud : opération de soudure du bronze d’une cloche pour réparer une fêlure, une usure ou toute autre partie endommagée de la cloche. Opération complexe nécessitant un savoir-faire particulier, réservée en principe pour des cloches historiques ou présentant une valeur particulière.  

T

Tocsin : sonnerie destinée à alerter la population d’un danger imminent. Sonnerie généralement rapide et facilement reconnaissable, variable selon les régions et les cloches disponibles dans le clocher. Parfois une cloche peut être réservée exclusivement à cet usage.  

Tinteur : accessoire indépendant de la cloche permettant de tinter un nombre de coups précis sur la cloche immobile. Un tinteur actuel est constitué d’un moteur, d’un bras mobile et d’une masse de frappe en fonte.  La masse de frappe en fonte doit être de grande dimensions (comme les marteaux des anciennes horloges mécaniques) et proportionnée en fonction des dimensions précises de la cloche. Cette masse doit venir frapper la cloche sur le point précis prévu dans son profil afin de permettre la sonnerie la plus agréable et ne pas endommager la cloche.  

V

Volée tournante : sonnerie en volée durant laquelle la cloche réalise des tours complets. Sonnerie très particulière et festive qui se rencontre en France essentiellement dans le Lauragais et à Marseille.